RésistanceS 20-04-2008 |
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Pour mieux comprendre
Mais qui sont-ils réellement ? Tous des brutes épaisses au service de l'extrême droite BCBG ? Des nouveaux SA, les membres des troupes d'assaut du parti nazi d'Hitler dans les années 1920-30, issus du prolétariat allemand ? Ou alors des jeunes en recherche d'identité forte dans un monde déséquilibré ? Des rebelles manipulés à des fins politiciennes par des partis politiques nostalgiques de l'Ordre nouveau ? Autre question essentielle : les « skins » sont-ils tous des nervis de la croix gammée ? RésistanceS, le journal de l'Observatoire belge de l'extrême droite, propose de mieux appréhender le phénomène skinhead. Et de corriger les nombreuses erreurs diffusées à leur sujet. Par Manuel ABRAMOWICZ
Une origine multi-ethnique Petit à petit, tout en continuant à écouter du reggae et du ska, les skinheads vont développer un style musical propre. La oï est née. Plus violente au niveau du son, elle annonce également la radicalisation politique du mouvement. Vers 1980, le tournant est décisif. L'extrême droite anglaise va s'intéresser à ses jeunes rebelles. Dans les stades de football, les partis et organisations néofascistes vont recruter, avec des slogans populistes, la « deuxième génération » skinhead. La crise s'accroît, les espoirs d'un mieux vivre disparaissent et les tensions augmentent entre autochtones et immigrés. Les skinheads se divisent. Il y aura désormais ceux acquis au nazisme (les skinheads « NS », nationaux-socialistes, également désignés sous le vocable de naziskins, puis de boneheads) et les antiracistes, militant alors souvent à l'extrême gauche de l'échiquier politique. Ces derniers seront connus sous le nom de redskins. Suite à des voyages à Londres (devenue la capitale du mouvement skin), des continentaux vont introduire à leur retour le « culte skinhead » en France et en Belgique. Dès la fin des années 1970, les premiers crânes rasés belges apparaissent chez nous. Notamment dans les tribunes des stades de football, puisque la présence de skins est signalée parmi les supporters de football. Ces derniers sont les ancêtres des sides, des hooligans actuels. Implantés pour la plupart à Alost, Anvers, Bruxelles, Charleroi, Gand, Liège, Ostende... les skinheads de Belgique sont rapidement approchés par divers groupes néonazis qui tentent de les intégrer dans leurs rangs. Pour les utiliser comme gros bras... Les boneheads (skinheads nazis) sont les dissidents d'un mouvement issu de la culture ska, tolérante, multi-ethnique, progressiste et antiraciste. Dont les groupes phares de musique furent The Spécials et Madness, regroupant - comme le logo du ska - des blancs et des noirs – Documents-montage : RésistanceS / 2008.
Pour B&H de Ian Stuart, il faut que les « Européens blancs » se préparent à la future « guerre des races » qui s'annonce. Et lorsqu'elle débutera, dans un très proche avenir selon sa théorie obsessionnelle, le chanteur-führer de Skrewdriver préconise dans un mensuel en 1988: « nous devrons être assez forts pour la gagner (...). Nous devons transmettre aux kids le message de Hitler, pour que la race blanche ne se fasse pas avoir. Il est notre chef spirituel, et nous porterons son message aussi loin que nous le pourrons. C'est la raison d'être de B&H ». En été 1985, Stuart accorda une interview à la revue belge néonazie Euro-Forum (liée au VMO, dans la rédaction de laquelle ont retrouvait l'actuel dirigeant du mouvement francophone Nation). Celle-ci se chargea également de la vente en Belgique des disques de Skrewdriver. Stuart confirma en 1987 au quotidien flamand De Morgen être en bons termes avec le VMO, mais aussi avec le Vlaams Blok (l'actuel Vlaams Belang) et le Front de la jeunesse, l'organisation des jeunes militants du Parti des forces nouvelles (PFN, dont plusieurs cadres sont membres aujourd'hui de la direction du Front national et du Vlaams Belang bruxellois). Du côté francophone, c'est le PFN qui exploita le mieux les bandes skinheads. Cette « infiltration » dans ce milieu donna toutefois lieu à diverses crises internes, débouchant notamment sur plusieurs défections parmi les dirigeants des Forces nouvelles. La présence de skins dans les locaux de ce groupuscule à Bruxelles se soldera par du grabuge important, lors de concerts ou de soirées privées. La personnalité d'un des chefs du PFN, D.G (nom connu de la rédaction), fut d'ailleurs mise en cause par les skinnazis voulant lui donner une « bonne leçon ». En effet, l'orientation sexuelle de celui-ci l'avait poussé à draguer un jeune militant du même sexe. Ce qui ne fut pas du goût de ces puristes des valeurs morales traditionnelles... mais ceci est une autre histoire. A cette époque, le VMO-Bruxelles, la branche francophone du VMO flamand, recrutant d'ailleurs des militants du Front de la jeunesse et du PFN, allait se rapprocher encore plus des queIques skinheads bruxellois scandant les pires slogans racistes. Avec un certain succès, le VMO-Bruxelles (qui changera ensuite de nom pour devenir le groupe l'Assaut) recruta des skins NS, essentiellement ceux de Fight Action, un groupe de musique oï de Bruxelles. Le chanteur du groupe, Popeye, était un naziskin français exilé à Bruxelles suite à son implication dans diverses actions dures. Il militait dans l'orbite du Parti nationaliste français et européen (PNFE), qui se voulait être la version et la réincarnation française du NSDAP hitlérien. Fight Action, dans un entretien accordé au fanzine skin Le Rebelle Blanc, affirma soutenir le Vlaams militanten orde et le Parti des forces nouvelles (1). Le groupe voulait alors officiellement « prendre les armes et se battre pour le National-Socialisme ». L'unité des skins ne pourra se produire que lorsqu'il ne restera plus « de nègres ou de bougnoules et de youpins », selon les membres de Fight Action. « Avec la participation du PFN », ils tentèrent d'organiser le « deuxième NS festival (White only) », dont le premier se déroula en avril 1988 dans les locaux bruxellois du Parti des forces nouvelles. En présence, selon ses initiateurs, de 130 skinheads d’Allemagne, d'Angleterre, de Belgique, de France et de « plus d'une centaine de camarades NS ». C'est le groupe l'Assaut, expert en nostalgie du nazisme, qui réussira finalement à séduire les naziskins, au moment où le PFN entra dans une guerre interne des clans qui le lézardera complètement.Quelques mois plus tard, Fight Action implosa à son tour. En 1991, Thure, l'un de ses musiciens, servit de garde du corps, avec d’autres militants de l'Assaut, à Robert Faurisson, le leader des négateurs des crimes nazis, venu assister à Bruxelles au procès du néonazi Olivier Mathieu. Faurisson ne fut pas le seul à bénéficier des « services » de ces skinheads. Ainsi, quatre ans auparavant, le magazine d'armes bruxellois AMI utilisa à sa Une un mannequin au crâne rasé et aux nombreux tatouages, ressemblant étrangement à... Thure. Paradoxalement, celui-ci était armé d'une Uzi... un PM (pistolet- mitrailleur) israélien (2).
Plusieurs fanzines (publications amateurs) skinheads, écrits pour la plupart en anglais (traduisant la motivation d'internationalisation), subsistèrent quant à eux, comme Pure Impact par exemple. Ce périodique amateur est alors réalisé à Bruxelles par un petit groupe très proche du milieu néonazi belge. Son responsable, Peter S. (nom connu de la rédaction), fut lié au groupe Fight Action et également à l'Association musicale européenne (Ame), un collectif du parti néonazi français PNFE qui tenta de fédérer les fanzines skins NS. En 2008, Pure Impact existe toujours sous la forme d'une structure commerciale spécialisé en vente par correspondance de CD de musique skin, punk et de havy metal. Son patron reste Peter S. Un bémol semble avoir été mis sur ses références traduisants son ancrage idéologique d'origine. Néanmoins, des liens subsistent avec la plupart des groupes de la scène musicale naziskin. Il y a quelques temps encore, Pure Impact conseillait la lecture de fanzines aux titres bien évocateurs : White pride (édité à Vienne), Raca e Patria (Sao Paulo), IV Reich Skinheads (Malaga), Solucao final (Lisbonne), Charles Martel (Madrid), Légion Blanche (Lausanne, publié par la section suisse du PNFE français, le Parti nationaliste suisse et européen, PNSE) ou encore Blind Justice (3). A la lecture de ce dernier « zine » ingénu, l'on est en présence d'une littérature (néo)nazie des plus classiques. Publié à Liège, Blind Justice est une synthèse entre un fanzine de musique et un organe politique de « défense de la race blanche ». Dans Blind Justice se trouvent côte à côte des interviews de groupe oï (comme Final solution des USA, qui préconise noir et sur blanc l'« extermination des Juifs ») et des articles racistes et nationaux-socialistes anachroniques en langue anglaise : « Nietzsche and the national-socialism », « Pratical value of a racial ethnics » écrit par un ex-commandant SS - Sturmbannführer de la Brigade d'Assaut-SS « Wallonie » (conduite durant la Deuxième Guerre mondiale sur le Front de l'Est par Léon Degrelle). Dans Blind Justice, on peut également constater l'omniprésence d'illustrations de la même trempe et de slogans qui vont avec : « National socialism is for the white man! », accompagnées de croix gammée (celle des nazis), de bourgogne (celle du parti Rex de Degrelle) et celtique (celle des néonazis), et les adresses élémentaires de l'univers fascistoïde raciste : des Knights of the Ku Klux Klan, du British national party (en partie issu du National Front anglais), du PNFE, du NSDAP-AO, du magazine flamand Alarm de l'ex-VMO, de la revue francophone Altaïr (dont le directeur soutien à 100 % le Front national de Daniel Féret et est un proche des intégristes nationaux-catholiques de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X), de l'amicale d'anciens combattants nazis der Stahlhem, de la revue confidentielle néorexiste bruxelloise Bec et Ongles, de la Jonge Wacht et du groupe l'Assaut. Benoît H., l'éditeur de Blind Justice, est à ce moment-là en contact direct avec l'Assaut et la première « division » en Belgique de B&H. Blood & Honour, dont le siège international est toujours localisé à Londres, dispose de plusieurs sections éparpillées en Europe, aux Etats-Unis et en Amérique latine. Elles se chargent de la diffusion du matériel musical et doctrinal du groupe de Ian Stuart. La division belge est animée par des skinnazis flamands de la commune de Waarschoot. Son adresse (une boîte postale) est la même que celle utilisée par la revue nazie Thule, l'ex-Euro-Forum (déjà cité dans cet article) publiée par des activistes NS liés au VMO et se retrouvant maintenant dans le giron militant de l'Assaut et de la Jonge Wacht. Paradoxalement, le groupe francophone l'Assaut s'efforce - vainement - de démentir tout lien avec le mouvement skinhead, pourtant un milieu de prédilection pour le recrutement. Son objectif est alors de se donner une image correcte et surtout d’éviter sa criminalisation. Cependant, ses liens avec les pires néonazis sont et restent nombreux. Dans le journal du groupe, L'Assaut, l'adresse de contact de Blood & Honour-Belgian Division est diffusée, comme celles d'autres organisations naziskins... invitant ainsi ses lecteurs à y adhérer. Le journal L'Assaut fait aussi, en septembre 1991, la promotion des activités du chef de B&H-Belgium, Geert C. (« Notre camarade », précisa L'Assaut) et pour l'Association musicale européenne (Ame), une structure militante française skinhead NS dirigée par un ancien responsable de section du PNFE (collaborant également au périodique de poésie nationaliste belge Altaïr, en relation également avec l'Assaut et le Front national du docteur Daniel Féret).
A Bruxelles, la propagande naziskin avait par ailleurs pignon sur rue. Le journal de Blood & Honour, portant le même nom, ainsi que des documents écrits du groupe l'Assaut étaient vendus, en 1992, chez un disquaire sympathisant, situé non loin de la Bourse à Bruxelles. Le samedi après-midi, ce magasin devenait un « haut lieu » de rendez-vous des crânes rasés, nationalistes ou non. C'est un dirigeant de l'Assaut, Yannic S, qui s'occupait de leur recrutement politique. A la lecture de la publication Blood & Honour, sous-titrée « The Independant Voice of Rock Against Communism », vendue chez ce disquaire, l'ampleur de la ramification des skinnazis à travers le monde semble évidente. On y voit par exemple une photographie de lan Stuart accompagné de J.W. Farrand, le délégué pour les relations européennes de l’Imperial Empire-Knights of the KKK, l'un des pseudopodes dissidents du célèbre mouvement raciste pro-esclavagiste. B&H est officiellement en contact avec le KKK de Grande-Bretagne, le British national party, le groupuscule semi-terroriste League of St-George et l’organisation paramilitaire irlandaise Ulster defence Association. B&H prône l’action directe contre ses adversaires. La dénonciation du communisme et de « l’internationale sioniste » est constante dans les textes des bands oï affiliés à Blood & Honour et dans sa propre revue. Dans l’un des numéros de cette dernière, une photo de Simon Wiesenthal, le célèbre « chasseur de nazis », était publiée accompagnée d’une cible à la hauteur de son front. La légende précisait : « I had a dream… ». Dans la rubrique boutique de Blood & Honour, les lecteurs pouvaient acheter par correspondance un T-shirt portant le slogan « Stop ANC terrorism-Hang Nelson Mandela » (« stop à l'ANC » – le parti sud-africain anti-apartheid - « Pendons Nelson Mandela », le leader de l'ANC). Une revendication criminelle également inscrite sur un autocollant du... groupe l’Assaut. Les appels au meurtre sont réguliers dans ces milieux. Mais les purs et durs du nationalisme d'extrême droite ne seront pas les seuls à recruter les skins adeptes du culte de la personnalité voué à Hitler. Au moment du pèlerinage nationaliste flamand annuel de Dixmude, les skins pro-hitlériens sont nombreux. En août 1992, un concert du groupe néonazi Skrewdriver (pilier, pour rappel, de l'organisation Blood & Honour) était annoncé dans les opuscules de la nébuleuse du Vlaams Blok/Belang. Il fut finalement annulé par les organisateurs et les autorités communales. Médiatisée, cette information - qui devait rester confidentielle - aurait terni l'image BCBG du parti d'extrême droite flamand. B&H-Vlaanderen, divisions
et dérive terroriste Groupusculaire et agissant sous un mode semi-clandestin, elle multiplie néanmoins ses activités en organisant un meeting en l'honneur de dirigeants nazis en novembre 2001, en participant à un « congrès révisionniste » en mars 2002, en proposant annuellement une cérémonie pour célébrer l'anniversaire de la naissance d'Adolf Hitler, des concerts de groupes de musique skin belges et étrangers... Le 20 février 2005, Blood & Honour Vlaanderen participait à une manifestation nationaliste à Bruxelles, co-organisé par le mouvement francophone Nation. La « division flamande » de B&H reste bel et bien ancrée au sein de l'extrême droite orthodoxe, celle toujours nazifiée. Les orateurs de ses conférences et cérémonies sont alors feu Bert Eriksson (l'ex-dirigeant du VMO néonazi), Siegfried Verbeke (le dirigeant-fondateur du cercle négationniste anversois VHO, ex-chef local du VMO) et Vincent Reynouard (multirécidiviste français en matière de négation des crimes nazis, ancien cadre du très néonazi PNFE, exilé à Bruxelles dans une secte national-catholique, responsable de la branche francophone de VHO et cofondateur du Mouvement de combat Saint-Michel qui se revendique officiellement du « révisionnisme », du « catholicisme traditionaliste » et du « national-socialisme »)... Que du beau monde ! En 2005, les flamands de Blood & Honour sont secoué par un important conflit interne ayant trait à la position politique à avoir sur la guerre en Irak. Les « intellectuels » du mouvement (ceux qui se chargeaient de la formation idéologique des affiliés), mis en minorité, quittent B&H Vlaanderen. Ne restant pas les bras croisés, les dissidents fondent une nouvelle organisation skinnazi : Bloed, Bodem, Eer en Trouw (BBET, en français : Sang-Sol-Honneur et Fidélité, une vieille devise nazie). Cette organisation sera encore plus radicale que B&H « canal historique », sur le plan politique comme dans la pratique. Des actions terroristes sont effectivement planifiées par BBET. Dans la perspective de susciter des réactions violentes de la part de jeunes nord-africains, dans un premier temps, ce qui justifierait ensuite, dans un second temps, le recours à l'auto-défense de la part des « nationalistes identitaires blancs ». Cette stratégie de « guerre raciale » était celle prônée par Ian Stuart, le leader-fondateur de B&H. Cependant, BBET ne pourra pas mettre en oeuvre celle-ci. Au début du mois de septembre 2006, le groupe néonazi semi-clandestin fait l'objet d'une opération répressive des autorités policières et judiciaires. Ses principaux dirigeants et militants – dont plusieurs militaires de carrière - sont arrêtés et emprisonnés. Des armes sont saisies. Prochainement, il devrait s'ouvrir un procès pour juger les activités hors-la-loi de ses dissidents de Blood & Honour. Malgré le coup de filet important lancé contre les naziskins de BBET, la division flamande officielle de B&H a continué ses activités. Marginalisés par sa mauvaise réputation, des conflits internes à répétition, la banalisation et l'institutionnalisation des partis d'extrême droite dans le paysage politique et les actions d'organismes antiracistes (comme le Centre pour l'égalité des chances), l'organisation Blood & Honour reste cependant toujours active. En Flandre, elle va poursuivre l'animation de la scène politico-musicale naziskin. Certes de manière confidentielle et fortement handicapée par la « guerre de clans » et le démantèlement de BBET. Pour finir, c'est la coupole flamande de B&H qui va totalement imploser. C'est pour cette raison que la direction internationale (basée à Londres) de l'organisation néonazie a annoncé, récemment, la fin des activités de sa branche flamande. Mais, certains de ses activistes ont refusé cette décision venant du siège central de Londres. Le site Internet initial de Blood and Honour Vlaanderen est donc resté en ligne et se réactualise même assez souvent. Pour faire face à ce refus d'une fraction des flamands de B&H, la direction de B&H internationale a relancé, il y a quelques jours, une branche flamande officielle : « Blood & Honour Flanders / Vlaanderen ». Résultat immédiat : aujourd'hui, B&H est en Région flamande divisée en deux clans distincts et concurrents. Il y a donc en Belgique néerlandophone, une division flamande Blood & Honour officielle (reconnue par Londres) et une organisation Blood & Honour Vlaanderen dissidente. Ces deux B&H organisaient, séparemment bien entendu, le samedi 19 avril dernier, en mémoire de la naissance d'Adolf Hitler et des « héros » de leur combat, une cérémonie et un concert de musique skinnazi. Il faut encore signaler que tous les crânes rasés adeptes des croix gammée (celle des nazis) et celtique (celle des néonazis) n'adhèrent pas à la succursale flamande de Blood & Honour ou à sa dissidence. La division règne en effet aussi chez les naziskins, à l'instar du reste du milieu facho-nazi. Des skins nationalistes militent dès lors aussi à l'extrême droite, mais dans diverses autres formations et organisations nationalistes : Groen rechts (groupuscule anversois nazi-écologiste), les Vlaamse Jongeren Westland (VJW), les Jongeren aktief (dirigés par un ancien chef du VMO et du Vlaams Blok), Voorpost (dont les dirigeants sont pour la plupart des membres de la direction du Vlaams Belang)...
La guerre des skins : redskins
contre naziskins Face à ces nervis de l'Ordre nouveau, des skins antiracistes et antifascistes vont de plus en plus se mobiliser. Encore une fois sous l'influence de l'étranger où existent des mouvements de skinheads d'extrême gauche, anarchiste et composés dans un esprit multiculturel respectueux de jeunes « nationaux » et « immigrés » : les Skinheads against racial prejudice (Sharp), les Red & Anarchist SkinHeads (Rash) et bien d'autres. La « guerre des skins » est une réalité. Trop souvent empreinte d'un mythe réducteur. Pour le citoyen lambda, le jeune skinhead est un abrutis, sans foi ni loi, qui aime la violence gratuite et rêve de bastonner en permanence des étrangers ou des gauchistes. L'image est bien entendu extrêmement réductrice. Le mouvement skinhead a été sali par l'extrême droite qui voulait uniquement manipuler ses adhérents dans un objectif politicien. Aujourd'hui, devant les derniers skins fanatisés par la croix gammée, les redskins et les skins antiracistes gagnent de plus en plus de terrain en Wallonie. Ils sont notamment actifs au sein de l'Antifascist collective Action (Aca) et des Ultra Inferno, un groupe de supporters de gauche du Standard de Liège (4). Restant fidèles aux idéaux populaires, multiculturels et tolérants à l'origine du mouvement, ces skinheads s'opposent aux « faux skins » (désignés sous le vocable de « boneheads ») pervertis par les néonazis. Quant au rapport de force, il est également désormais à l'avantage des « vrais skinheads ». Qui occupent – avec des mouvements d'extrême gauche – de Charleroi à Liège, en passant par La Louvière et les différents stades de football du pays, la scène musicale, culturelle et politique de ce mouvement prolétarien, progressiste et multi-ethnique. Manuel Abramowicz
© RésistanceS – web-journal de l'Observatoire belge de l'extrême droite – www.resistances.be – info@resistances.be – Article mis en ligne le 20 avril 2008.
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Plus d'informations
sur les naziskins ? • RésistanceS et les skinheads passent à la télévision ! • Belgium : a playground for Nazis (article en anglais sur B&H Vlaanderen) • Réseau terroriste démantelé en Belgique (dossier BBET) • La Belgique reste une plaque tournante des « négateurs-nazis » • Infiltration - Hooligans : L’extrême droite au stade • Anti-globalisation
: infiltration néonazie Les redskins
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