RésistanceS 15-10-2008 |
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Lettre ouverte de la Flandre antifasciste au monde politique !
Plus de 65 personnalités flamandes du monde associatif, universitaire et culturel (mais aussi deux francophones : l’historien Maxime Steinberg et le coordinateur de RésistanceS.be) ont déjà signé cette déclaration urgente adressée aux ministres fédéraux de l'Intérieur et de la Justice, Patrick Dewael (Open VLD) et Jo Vandeurzen (CD&V). Face au laxisme des autorités politiques fédérales, régionales et communales pour mettre fin aux meetings-concerts des néonazis de Blood and Honour, les signataires de cette « lettre ouverte » mentionnent notamment : « D’autres, dans notre pays, ont été privés de leur liberté pour moins que ça »… Cette salutaire réaction démontre qu’en Flandre, la résistance à l’extrême droite est toujours vivace, malgré les stéréotypes encore diffusés en « Belgique francophone »… Voici ci-dessous, le texte en français de cette « lettre ouverte ».
Après la cérémonie de Lommel et le concert à Vremde du 4 mars 2006, d’autres concerts de musique « nazi-skin » ou de « National Socialist Black Metal » (NSBM) et rassemblements à la gloire du nazisme ont encore été organisés par la « division flamande » (sic) de Blood and Honour : à Boortmeerbeek, à Wolfsdonk (près d’Aarschot), à Malines, à Wolfsdonk, à Schoten, à Bellegem (près de Courtrai), à Lebbeke... Le groupe Combat 18 (18 pour la première et la huitième lettres de l'alphabet, soit AH... les initiales d'Adolf Hitler !), pseudopode prônant le terrorisme de Blood and Honour-Vlaanderen, a organisé pour sa part une commémoration d’hommage à Adolf Hitler à Overpelt. Et puisque la Belgique est un pays tellement hospitalier, en tout cas pour les néonazis, il a également été possible pour la « division allemande » de Blood and Honour d’organiser à son tour, durant cette même période, des concerts « nazi-skins » à Ravels, à Kinrooi, à Hotton et à Zandvliet (près d’Anvers).
Les agissements de Blood and Honour dans notre pays ont certes suscité des réactions. Mais ces réactions sont restées trop timides. Les ministres de l'Intérieur et de la Justice ont exprimé leur souhait de faire interdire Blood and Honour. Patrick Dewael (Open VLD) a fait appel au Parlement afin de formuler une loi permettant l'interdiction des organisations néonazies. Jo Vandeurzen (CD&V) a pointé les possibilités existantes pour y arriver, via les lois antiraciste et antinégationniste. Il est par contre regrettable que Patrick Dewael soit convaincu qu’une nouvelle loi est la seule manière possible de réagir, alors que ses prédécesseurs ont réussi, il y a vingt ans, par le biais d’un arrêté royal et grâce à la présence de la gendarmerie de l'époque, à éviter la tenue d’une commémoration en l'honneur des SS à Lommel. En réponse à une lettre ouverte de l'Anti-fascistisch front (AFF), le ministre fédéral de la Justice Jo Vandeurzen a écrit qu’une réaction judiciaire est essentiellement rendue difficile à cause de l'organisation secrète des activités de Blood and Honour. Au moment de ses concerts, la police - prévenue à la dernière minute - est présente certes, mais juste pour réguler la circulation et constater les irrégularités possibles dans les rues avoisinantes... Sans se soucier à aucun moment des « discours de haine » tenus dans la salle louée par l'organisation néonazie. Pourtant, à écouter les paroles des chansons des groupes programmés et les extraits de concerts proposés par Blood and Honour passés sur YouTube, il est possible de savoir à quoi s’attendre dans la salle de concert : ce sont des appels directs à la haine et à la violence contre les Juifs, les étrangers, les militants de gauche, les homosexuels... C’est un étalage de saluts hitlériens et de symboles historiques du « national-socialisme hitlérien »... Tout cela, on a encore pu le voir sur les images filmées secrètement à Malines, Wolfsdonk et Bellegem lors de tels concerts. Et pourtant, la police n’intervient jamais pour mettre fin à ces rassemblements néonazis ! « Pour ne pas susciter des problèmes » déclarait le bourgmestre de Lebbeke… Nous comprenons naturellement les propriétaires des salles, qui ne souhaitent pas que celles-ci soient endommagées lors d’une évacuation qui ferait suite à des infractions manifestes. Mais nous ne comprenons pas que nos gouvernements permettent à des néonazis de piétiner impunément les lois contre le racisme et le négationnisme et de faire des saluts hitlériens lors de rassemblements proposés par une organisation revendiquant rien moins que le terrorisme contre ses adversaires. D’autres, dans notre pays, ont été privés de leur liberté pour moins que ça. Dire que les concerts et cérémonies de Blood and Honour sont « d’ordre privé » ne constitue pas un argument valable. Pour le professeur Leo Neels, la loi antiraciste est aussi explicitement applicable à des « rassemblements d’ordre privé ». Après les images prises dans un des concerts de Blood and Honour par le journaliste antifasciste d'investigation Thomas Kuban, et diffusées dans une émission télévisée flamande (Koppen), le parquet de Courtrai a entrepris de « se concerter pour voir si » ... Mais qu’est-il advenu de cette « concertation » ? Pourquoi, par exemple, la police n’est-elle pas intervenue le 6 septembre dernier à Zandvliet (dans le nord d’Anvers), lors d'un de ces concerts néonazis ? La police suisse, quant à elle, a arrêté l’un des groupes qui avaient joué à Zandvliet, lors d'un autre concert prévu trois semaines plus tôt sur son territoire. Nous, citoyens inquiets que l’idéologie nazie puisse encore se répandre auprès de la jeunesse, demandons expressément que la police et le parquet interviennent véritablement ce samedi 18 octobre, et pas seulement à l’extérieur de la salle où Blood and Honour se rassemble, pour régler la circulation…
© ResistanceS.be – web-journal de l’Observatoire belge de l’extrême droite – www.resistances.be – info@resistances.be – 15 octobre 2008 – Mis en ligne à 22 h 05
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Couverture d’une des éditions du journal de Blood and Honour. Plusieurs «divisions» de cette organisation néonazie sont déjà passées au terrorisme pour sauver la «race blanche» du «cosmopolitisme». Ce qui ne semble pas inquiéter les politiciens belges, européens et américains. Ces néonazis sont-ils donc protégés ? © Document RésistanceS 2008. NOUVEAU • Affaire Blood & Honour : RésistanceS.be, référence des médias (19/10/2008)
• Belgium : a playground for Nazis • Réseau terroriste démantelé en Belgique • La Belgique reste une plaque tournante des « négateurs-nazis » • Anti-globalisation : infiltration néonazie • Tentative
d’assassinat de Chirac Et notre dossier : Lire également, la dernière grande enquête de RésistanceS.be • «Terrorisme
identitaire» : toujours à l'ordre du jour
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