Elections communales d'octobre 2006 Des listes unitaires FNB pour la ''mouvance identitaire''
Cette mouvance rassemble à l'heure actuelle
deux partis politiques et deux associations militantes, ainsi que
plusieurs individus isolés. Il s'agit du mouvement Nation,
du Front nouveau de Belgique (FNB), de Belgique & Chrétienté
(B&C) et de Terre et Peuple-Wallonie (sur ceux-ci voir notre article
: Who's who de la ''mouvance identitaire''
S'activant en parallèle au FN féretiste, le point commun de cette mouvance réside dans la détestation maladive qu'elle voue à Daniel Féret, le fondateur et président à vie du Front national. Pour elle, Féret bloque la construction d'un véritable parti politique de droite nationaliste. Le ''patron” du FN servirait ainsi les intérêts des partis démocratiques. Un FN affaibli au niveau de sa représentativité dans les instances électives et inactif sur le terrain est tout bénéfice pour le pouvoir politique en place, selon cette ''mouvance''. Au FNB et ailleurs, ont évoque même l'hypothèse selon laquelle Daniel Féret serait tenu par la Sûreté de l'Etat. Son rôle : bloquer l'émergence d'une ''droite nationale'' structurée sur le modèle du FN français ou du Vlaams Blok-Belang flamand (1). Dans l'impossibilité de transformer le FN de l'intérieur ou de dégommer Daniel Féret (malgré de nombreuses tentatives), ces anti-Féret sont donc obligés de s'organiser en-dehors du clone belge du parti de Jean-Marie Le Pen. Les périodes pré-électorales sont souvent des moments clé pour réactiver la fronde contre le front de Féret. C'est à nouveau le cas à l'occasion de la planification des élections communales du 8 octobre prochain.
Dans le dernier ''Bastion'', le mensuel du FNB, le secrétaire général de ce dernier, François-Xavier Robert, informe ses militants en vue des communales : ''Bonne nouvelle ! Le FNB ne sera pas seul pour affronter les partis en place. D'autres mouvements, associations ou d'anciens ont décidé de nous soutenir pour présenter des listes sous le sigle FNB''. Au sujet de ces listes unitaires et des organisations et partis qui les composeront, François-Xavier Robert précise qu'''il ne s'agit pas d'une union, mais d'une coordination. Chacun gardera ses spécificités et son organisation. Chacun restera libre de sa conduite. Mais nous défendrons une plate-forme commune. Celle-ci vise évidemment la défense de l'identité et de la culture européenne''. Quelques jours auparavant, le mouvement Nation d'Hervé Van Laethem avait déjà annoncé à ses affiliés et sympathisants qu'il espérait ''pouvoir se présenter sur des listes unitaires avec d’autres courants de la mouvance identitaire''. Quant à Alain Escada, président de Belgique & Chrétienté, interrogé par le site Internet d'extrême droite Novopress sur l’unification des nationalistes de Belgique francophone, le 23 mars dernier, il répondait ceci : ''Pendant longtemps, cette famille de pensée fut touchée par l’individualisme et la guerre des ''chefs''. Les échecs multiples qui en sont une conséquence naturelle ont néanmoins une retombée positive : un retour à l’humilité. L’orgueilleux est incapable de travailler avec les autres. L’humble, lui, peut construire. L’avenir dira s’il s’est trouvé assez d’humbles pour mener avec efficacité un projet commun visant à construire une véritable droite nationale utile à notre pays.'' L'unité électorale de ces purs et durs du nationalisme de droite, derrière le sigle ''FNB'', est une nouvelle version de l'unité de ces mêmes anti-Féret qui avait conduit, il y a dix ans déjà, à la création, autour de la députée frontiste Marguerite Bastien, d'un FN-bis qui s'était ensuite transformé en Front nouveau de Belgique. Ses piliers de l'époque étaient notamment Hervé Van Laethem et Alain Escada. ... demain, un nouveau FN ? L'avenir de cette coalition opportuniste (le but de ses initiateurs est d'être individuellement élus) dépendra aussi du maintien d'une ''ligne unique'' permettant de masquer son incohérence idéologique. Effectivement, la ''mouvance identitaire'' est en réalité constituée de tendances idéologiques antagonistes. On y retrouve des ''nationalistes anti-Système'' (prônant un pseudo ''nationalisme-révolutionnaire''), des militants de l'ultradroite libérale, des catholiques intégristes, des néopaïens antichrétiens, des belgicains et des nationalistes indépendantistes wallons. Un fameux cocktail politique qui ne peut être qu'explosif. Comme l'histoire de l'extrême droite belge francophone nous l'enseigne. Manuel ABRAMOWICZ (1) ''Père Ubu'', hebdomadaire satirique populiste, islamophobe et poujadiste, évoque lui aussi cette hypothèse. Dans son édition du 20 avril dernier, il écrit, suite à la condamnation de Daniel Féret pour racisme : ''Depuis de nombreuses années, l'establishment politique (...) retardait les poursuites contre Féret en contrepartie de la désorganisation volontaire du FN par son président à vie''. Petit détail, derrière le pseudonyme, Kalf Ubu, signant ces lignes, se cacherait un membre du bureau politique du FN radicalement hostile à Féret. © RésistanceS – www.resistances.be – info@resistances – Belgique – 26 avril 2006.
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Après les élections du 8 octobre 2006 Un dossier de RésistanceS.be coordonné par manuel Abramowicz et mis en ligne le 21 octobre 2006.
Sommaire de notre dossier Un dossier de RésistanceS coordonné par Manuel ABRAMOWICZ Dossier mis en ligne
le : 29 août 2006
Toujours en ligne sur RésistanceS.be En plus de notre présent dossier, nous vous invitons à consulter nos articles suivants :
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